Le coeur du projet

Le projet intitulé "BAT KAMA AT ?" consiste à faire revivre ces cinq cents jeunes êtres en replaçant leur parcours dans l'histoire de leur cité, de la société juive ashkénaze, de la Lituanie. Il ne s'agit pas ici de faire parler les jeunes filles – ni encore moins de s'exprimer à leur place, mais de les faire sortir à jamais de l'anonymat de leur mort, sinon de sa nuit, de leur restituer une place dans l'histoire comme individu, comme femme, comme membre d'une collectivité, c'est-à-dire comme être humain. Être humain est le maître-mot de ce projet. Rendre compte de la trace laissée par cinq cents êtres humains dans l'histoire. Tenter de saisir ce qui reste d'eux/d'elles, leur brève mais réelle histoire, leur existence avant et pendant la tourmente qui les a emportées, en utilisant tous les moyens de communications classiques et nouveaux qui sont aujourd'hui à notre disposition.

À cet effet, nous avons entrepris une recherche pour retrouver le nom, le visage et l'histoire du nombre le plus important possible des cinq cents victimes assassinées autour de Noël 1941.

La recherche doit aboutir à une œuvre en trois parties :

1) Un projet de recherche : La recherche elle-même, au fur et à mesure de son développement est destinée à être exposée sur ce site batkamaat.org, en s'enrichissant progressivement des résultats recueillis. Ce site, grâce à la page 500 visages, 500 noms, permettra de publier les informations, les photographies et les récits, après recoupements, qui nous serons transmis. batkamaat.org proposera également des extraits de témoignages, en traduction française, tirés du Sefer Telz, le livre mémorial de la communauté juive de Telz, ou recueillis au cours de l'enquête, relatifs notamment à l'histoire des jeunes filles et femmes de Telz.

2) Une expérience d'histoire vivante : Des classes de lycée, en Lituanie, France, Israël et aux Etats-Unis, seront associées à cette recherche tout en étudiant à travers textes d’historiens et documents la vie de la population juive en Lituanie, avec un accent sur l’exemple de l’éducation juive dans la ville de Telz. C’est un programme d’enseignement appelé expérience d’histoire vivante. Le plus prestigieux établissement catholique de Telsiai, Vincento Boriseviciaus Gimnazija, est le premier lycée à participer à cette expérience.

À l’issue du travail d’étude et de recherche – les recherches seront adaptées au lieu où se trouve l’école et la classe – les groupes d'élèves sont invités à traduire les connaissances et l’expérience acquises en terme artistique sous la forme que les élèves et les enseignants auront choisie collectivement.

3) Une installation, une rencontre: Une installation de grande envergure de cinq cents photographies placées pendant 24 heures dans des lieux qu'il s'agira de déterminer d'abord en Lituanie – à Telz d'abord durant 24 heures – et en Europe de l'Est, puis ailleurs ; en l'absence de photographie, c'est une image blanche qui apparaîtra.

À l'avenir, les créations des classes et le film réalisé pendant l'installation à Telsiai seront montrés ensemble.

Le Vilna Gaon State Jewish Museum apporte son soutien au projet et exposera les résultats de cette démarche éducative et artistique dans une exposition.

Suite : Bat kama at ?  Une installation, une rencontre